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La vie de nos enfants

Il est un âge directement liée à la mécanique d’apprentissage : L’enfance

La vie de nos enfants en Europe a bien évolué ces deux dernières décennies. Pour nous rendre compte de ce qui causa cette évolution fulgurante – contrairement aux conditions des étrangers, des personnes de couleur, des femmes, de certaines minorités ethniques – penchons-nous en quelques lignes sur la révolution industrielle.

Le processus « historique » qui occasionna plus ou moins rapidement  ce renversement – selon les pays et les régions – de nos sociétés agraires et artisanales vers un monde commercial et manufacturier débuta par l’invention de la machine à vapeur de James Watt en 1769. Cette nouvelle technologie calibra tous les modes de production qu’ils soient agraires, industriels et commerciaux. Au passage cette révolution si bénéfique (sans arrière-pensées) est à l’origine de notre dérèglement climatique et j’en parle (ici). Ce bouleversement si fulgurant eut besoin de main-d’œuvre. Les enfants étaient là.

Nous sommes après la crise de 1830, la famille Matthews composée de Joseph le père, Anna la mère et trois enfants, Arthur 13 ans, Jonathan 9ans et Charlotte quelques mois à peine avec une belle voix. Joseph et Anna travaillent tous deux dans une fabrique de tissus en Angleterre ainsi que leurs deux premiers fils, ils sont en binômes…..

 « Février 1832, les matins sont gris, humides, sans joies. Comme chaque jour, Anna se réveille la première. Les douleurs des longues journées de labeurs sont toujours là. La veille, elle apprit que la fille d’Emily n’est pas rentrée. Une machine trop chargée en charbon a rejeté toute sa vapeur sur la fillette de 8 ans, morte sur le coup.. Joseph grignote un bout de pain restant de la veille en se passant de l’eau sur le visage. Charlotte pleure, elle a faim, sa mère s’empresse de lui donner le sein. Pendant ce temps les deux autres enfants se sont réveillés. Jonathan vide les pots de chambre c’est son tour. Arthur mange aussi sur le même morceau de pain que son père. Il fait froid. L’unique fenêtre sur la rue offre au Matthews une représentation théâtrale quotidienne. D’un côté les personnes se dirigent sur le grand boulevard, à cheval ou en Fiacre bien lustré du matin. Ce sont bien souvent des nobles, du personnel de banque ou d’institutions. Les cochets sont habillés très chaudement et leurs bottes brillent. Le claquement des fouets se mêle au pas des chevaux de cette artère récemment pavée. De l’autre côté les gens partent travailler à la fabrique, en guenilles, et sabots de bois pour certains, ils courent tous, pas pour arriver vite, mais parce qu’ils ont froid. Anna reconnaît Horace dans la foule à sa façon de marcher il est encore ivre. C’est un ami de Joseph, ils sont souvent au bar le soir ensemble. Elle le sait obligé de travailler plus que les autres. Seul avec une vie très désordonnée il n’arrive pas à vivre correctement. Anna et Joseph l’invitent souvent au souper pour qu’il puisse avoir de temps en temps un repas chaud dans le ventre. Horace va travailler plus tôt que les Matthews, car il charge les premiers morceaux de charbon dans les machines à vapeur. Anna regarde avec beaucoup d’envie la robe du dimanche dans l’armoire, cette robe qu’elle a pu se payer grâce au salaire d’Arthur et Jonathan. Ils se paient d’ailleurs, eux-mêmes le souper, les vêtements et les chaussures. De plus, ils amélioreront  la situation de leur mère, car en grandissant ils gagneront de plus en plus d’argent ce qui lui permettra de rester s’occuper de la maison et des possibles prochains enfants. Tout cela sera possible, bien sûr si les deux enfants restent en vie.

Toute la famille est plus ou moins prête, Jonathan est toujours en retard il lasse ses chaussures en cuir trouées et raides comme le bois. Il est le binôme de sa mère sur les machines qui fabriquent le fil. Anna manque de précision et se fait reprendre très souvent. Cela pourrait entrainer son renvoi et celui de son fils. Joseph et Arthur déchargent de la laine de toute la Grande-Bretagne. Ils le font douze heures durant avec une petite pause pour manger en famille. À maintes reprises dans la journée Arthur pense au garçon qu’il voit passer sous sa fenêtre le matin, très bien habillé avec des livres dans les mains. Il n’en a jamais tenu. Arthur se demande ce qu’il peut bien faire toute la journée avec ces livres “je crois qu’il va à l’école” se dit-il. Les parents parlent d’une possible réduction des heures de travail pour les enfants. Joseph dit que ça va réduire les salaires et Anna pense que cela permettra aux enfants de devenir autre chose que de simples ouvriers de la fabrique en allant à l’école et que peut-être ils connaitront l’âge de l’épicier, 50 ans. »  

La revolution a fait des hommes rois dans la cité mais cerf dans l’entreprise

 Lier histoire et actualité nous accompagne dans la compréhension des faits, pensées et comportement social moderne. Nous réagissons de telle ou telle manière, car nos éducations, héritées de nos ancêtres, ont fait de nous les contemporains que nous sommes. Il est un âge directement lié à cette mécanique d’apprentissage : L’enfance. De nos jours le processus d’instruction connu jusqu’à présent s’est enraillé voir même brisé. Sans avoir fait d’étude de psychologie, simplement en constatant que la plupart de nos préadolescents/tes et adolescents/tes ne sont désireux que de contacts numériques, de jeux vidéo en ligne. De paraître avec la paire de chaussures portées par la nouvelle star du rap ou acteur/trice en vogue sur les services de « streaming ». Avides de contenus sur « YouTube » « Facebook » et divers réseaux sociaux tout en étant avares de lecture, de prose et d’autres expressions culturelles ou artistiques. Avec des parents directement responsables de ce douloureux résultat en nourrissant cette contagion, puisqu’eux-mêmes consommateurs sans limites de leur smarthphone, télévision, etc. N’y voyez pas de constat d’un « reac » en manque de dialogue avec le monde extérieur, en proie à de fâcheuses éruptions de haine envers une certaine classe de la société qui n’est pas la sienne. Car croyez-le ou pas, mais ceci est une évolution réelle de notre cadre de vie. Je vous laisse faire la différence entre les petits de la famille « Matthews » et nos bambins. Notre civilisation a fait de grands bonds sans se mettre de barrière et en très peu de temps. Nous pouvons tous apprécier les effets positifs et déjà subir les conséquences négatives de ces changements. Toujours plus de savoir et si peu de connaissance. Nous portons un fardeau que nos prédécesseurs n’avaient pas. Il est de transmettre ce savoir pour que les générations futures puissent le transformer en connaissance.

Lien utile : Le livre de Louis René Villermé qui vous donnera beaucoup de details sur le sujet.

https://books.google.fr/books/about/Tableau_de_l_%C3%A9tat_physique_et_moral_des.html?id=dZhRAAAAMAAJ

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