Catégories
Brèves

Démocratie / Brèves

Je pense qu’aujourd’hui beaucoup trop de personnes se désintéressent de la politique et de l’état démocratique de notre pays. Les résultats de la précédente élection présidentielle nous le montrent. Très forte abstention, résultat des votes en fonction de l’adversaire dont on nous rabâche qu’il est infréquentable et à bannir de tout esprit, car trop à droite. Les élections législatives suivant celles des présidentielles ont reçu la même sentence, ce qui donne aux institutions un manque de crédibilité et de stabilité, dans la négation de la présence d’un bruit de fond de révolte. Les dirigeants de notre pays nous vantent le bel état de notre État… À grands coups d’articles et d’éditoriaux, la presse reçoit de façon verticale les chiffres des differents domaines  du chômage : tant de milliards investis ; éducation : telle réforme qui réforme la précédente ; sécurité : beaucoup de policiers embauchés avec une belle formation, nous précise-t-on ; santé : réintégration des soignants décidant du vaccin (quelle aubaine et surtout c’est le nombre qui est important) ; résultats des grandes entreprises en hausse, car cela compte pour l’emploi qu’ils disent…

Le bruit de fond est le résultat de l’abandon des gouvernants. Cet abandon des institutions par le peuple crée une incompréhension de leurs propres existences au sein même de la cité et de leur extrême nécessité pour celle-là. Au-delà des clivages partisans, notre république que l’on nomme cinquième aujourd’hui a le mérite d’exister et de permettre aux Français d’exister démocratiquement. On assiste au même phénomène qu’avec l’Église catholique et la désertion des croyants. En prenant un raccourci, le discours dissone avec les réalités de chacun. La plupart de nos élus sont sur une orbite hors de tout champ réel. Impalpable. Plus enclins à « buzzer » sur des sujets futiles, ils se vident de tout sens politique. Toutes les personnes en capacité de voter ne se reconnaissent plus du tout en ces personnes et détournent le regard en laissant s’échapper leurs libertés. Car en détournant le regard, nous mettons sous le chapeau la vie politique, on perd d’une certaine manière notre liberté. Car des personnes non autorisées régissent nos vies sans contrôle réel. La répétition des élections est en quelque sorte censée nous permettre de sanctionner telle ou telle politique, mais notre égarement confirme l’actuelle. Celle des passages en force, des contournements juridiques des lois, toujours dans le but de faire ce que le despote élu croit être bon pour nous en satisfaisant les siens au passage, ceux de son niveau de classe. Toujours est-il que cet instrument politique qui est le vote reste possible. La démocratie dans son sens large est toujours là et la république qui l’incarne aussi. Je rêve d’un monde où les millions de femmes et d’hommes passent dans l’isoloir, et que dans une expression franche de liberté, au vu de tous, ils votent pour transfigurer la pensée de ce bruit de fond.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *