De mon point de vue l’écriture est le moyen de communication le plus beau et le plus noble que les hommes aient inventé, car elle tisse un lien entre les peuples à travers les âges. En cherchant à se faire comprendre par l’écriture les hommes ont mis en trace leur évolution. L’écriture est un pas pour l’humanité, au même titre que l’invention et l’utilisation du feu.
La pratique de l’écriture est aussi une des choses les plus discriminantes, pour ceux qui sont encore aujourd’hui laissés en marge de la société. Nous sommes tous amenés un jour ou l’autre à nous exprimer par écrit, et pour certains cela est vraiment plus difficile que pour d’autres. Pour l’entrée en matière, voyons ce que cet art, car écrire en utilisant une orthographe convenable est bien un art et il se nomme « Orthographie ».
- Au commencement
Il fut, en dessin appelé pictogramme, représentant des objets de la vie courante, des Mésopotamiens du IVe millénaire avant notre ère. Représentant aussi des parties de corps, des plantes, des animaux. Désigné comme écriture cunéiforme au début de son histoire, en formant une combinaison de cinq sortes de coins. Ces peuples premiers écrivains utilisaient des roseaux taillés pour écrire sur des tablettes faites elles en argile.
Ensuite, le « hiéroglyphe » arriva. À ce moment-là déjà, seule une certaine catégorie de personnes pratique l’écriture. Les scribes. Ils la mettent en Égypte, la plupart du temps, au service des corps constitutionnaires. Les vestiges les plus glorieux sont à mon sens les fresques qui se trouvent dans les tombeaux des Pharaons, hauts dignitaires et autres nobles de ce temps, ils sont les signes d’un passé glorieux de cette civilisation éclairée qu’était l’Égypte ancienne.
Pendant encore beaucoup de temps, l’écriture sera réservée aux élites des différentes sociétés qui se succéderont. Pour vous donner un exemple de la fracture que l’écriture peu causée, au cours du moyen-âge presque toute l’Europe est catholique, les messes étaient dites en latin, or, personne à part les nobles, le clergé, et quelques classes intermédiaires parlaient ou bien écrivaient le latin. Tout le reste de la population non. Donc le clergé prêchait à un public ne comprenant rien, de plus, impossible pour eux de déchiffrer ces écrits pourtant essentiels à la compréhension de leurs religions. De ce fait les classes populaires recevaient l’enseignement religieux uniquement par transmission orale, avec les erreurs que cela peu produire. Tandis que les plus aisés ayant accès aux écrits et sachant les lire continuèrent d’opprimer intellectuellement les peuples. La connaissance était donc une arme de destruction massive de l’intellect à allant contre des hommes et femmes ne la possédant pas. Aucun échange entre les classes sociales n’était possible. Fort heureusement les choses ont bien changé. Les luttes de classes ainsi que les différentes révolutions ont fait évolués les moyens de transmission.
- Développement artistique
Nous savons lire, écrire et interpréter , la disponibilité des informations est incontestablement différente qu’au moyen-âge, malgré cela les inégalités perdurent. Elles sont les fondations d’une fracture culturelle, sociale et intellectuelle. Il faut comprendre, beaucoup de personnes en France et ailleurs ne possède toujours pas cette arme. Ce Graal s’acquiert le plus souvent lors de notre enfance. Pour nous Français c’est aux alentours du CM1 que nous développons tous notre sensibilité lectrice et orthographique.
Malheureusement, un constat alarmant s’impose et les chiffres qui suivent ne sont pas beaux à voir.
Une étude est réalisée par la plupart des pays européens chaque année, elle tente de décrire les principales évolutions et tendances en apportant notamment l’éclairage des comparaisons internationales et territoriales. En France c’est la Depp ( Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) qui se charge de cette étude, en exerçant ses compétences d’évaluation et de mesure de la performance dans les domaines de l’éducation et de la formation. Chaque pays donc réalise cette étude en appliquant l’épreuve PIRLS (programme international de recherche en lecture scolaire). L’étude internationale PIRLS 2016 mesure les performances en compréhension de l’écrit des élèves en fin de quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France). Avec un score de 511 points, la France se situe au-delà de la moyenne internationale (500 points), mais en deçà de la moyenne européenne (540 points) et de celle de l’OCDE (541 points). Depuis PIRLS 2001, la performance globale française baisse progressivement à chaque évaluation. En 2016, l’écart est significatif et représente – 14 points sur la période de quinze ans. Les performances basées sur la compréhension de textes informatifs baissent davantage (- 22 points) que celles des textes narratifs (- 6 points). Les processus de compréhension les plus complexes (Interpréter et Apprécier) baissent davantage (- 21 points) que les plus simples (prélever et inférer, – 8 points).
Les enseignants français sont moins nombreux que leurs collègues européens à déclarer proposer à leurs élèves chaque semaine des activités susceptibles de développer leurs stratégies et leurs compétences en compréhension de l’écrit.
(source: https://www.education.gouv.fr/cid21049/pirls-2016-evaluation-internationale-des-eleves-de-cm1-en-comprehension-de-l-ecrit-evolution-des-performances-sur-quinze-ans.html)
Courbe de la France et de 19 pays européens
Il est clair que nos petits en culotte courte ne sont pas fans de lecture ou d’écriture. Nous pouvons faire un lien de ce manque de compréhension avec le matraquage des réseaux sociaux, l’instantanéité de l’information ainsi que les méthodes de recherche de cette information.
Lorsque que vous voulez savoir qui est né? à quelle date ? comment est-il mort ? D’une personne faisant partie de l’histoire vous le tapez sur Google et la réponse est immédiate. Cette avancée technologique est formidable (je l’utilise tous les jours), mais pauvre en contenu si on ne cherche pas. Pour la plupart d’entre nous, une fois l’information acquise nous n’allons pas plus loin. Ce qui nous donne un savoir en « surface » et non en « profondeur » une « bonne culture générale ». Ce principe malheureux s’applique à la lecture ainsi qu’a l’écriture. Cela prend du temps de lire. D’écrire correctement. L’on préfère une notification rapide en deux lignes, plutôt qu’un article le lendemain, rédigé correctement avec toute l’information travaillée. L’on préfère des abréviations sur un texto plutôt qu’un message « long », car bien écrit. L’écriture n’est plus jugée utile. L’instantanéité des faits et de leurs diffusions n’oblige personne à faire attention aux fameuses fautes d’orthographe. Nous vivons trop vite. Nous ne prenons plus le temps d’expliquer à l’écrit nos pensées. Nous relatons les faits sans leur donner de sens. Ce qui appauvrit nos contenus et notre pensée.
Je ne fais pas aujourd’hui le procès des réseaux sociaux ou bien des moteurs de recherche quelconque, je mets en avant que ces outils sont utilisés aux dépens des livres, journaux et autres supports de lectures.
- Conscription Orthographique
Il fut un temps ou la conscription nationale était de mise. Cette conscription consistait a réunir tous les hommes nés la même année pour faire leur service militaire obligatoire. Certains village fêtaient ces conscrits, elle marquait en quelque sorte l’entrée des hommes dans le monde des adultes. Aujourd’hui cette conscription autrefois utilisée pour nos armées devrait être utilisée pour la littérature au sens large du terme. Nous devrions tous être des conscrits de littérature et d’écriture. Cette conscription rassemblerait tous les acteurs majeurs de la littérature en France, pour inciter les enfants et les adultes en difficultés, à lire, écrire, interpréter. Pour être en connaissance de notre monde et non simplement en savoir.
Ce petit billet est pour les personnes qui ont du mal à lire et écrire. La lecture ainsi que l’écriture font parties des choses les plus que l’humanité soit en capacité de réaliser sur cette terre. Elles nous donnent la possibilité de nous exprimer en toute liberté. N’ayez pas peur de le faire sous prétexte que les fautes d’orthographe polluent votre texte. Faites-le. Corrigez. Ne soyez pas avares de mots, quel que soit votre niveau.
L’orthographie exprime votre pensée et la transmet aux générations futures.
Pour finir, faites comme Marcel Pagnol dans l’avant-propos de ses souvenirs d’enfance, ne vous souciez pas du choix des mots ou des tournures, ni des subtilités grammaticales.
Écrivez.